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Catéchèse
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27 novembre 2016

Installons la crèche !

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En ce premier jour de l’Avent, rejaillit le plaisir d’installer la crèche de Noël. Les anciens manuels de catéchisme sont muets sur cette coutume familiale quand bien même ils diffusent, à quelques nuances près, les mêmes archétypes sur les circonstances de la Nativité.

En marge de l’éducation religieuse, la crèche a sa propre histoire éveillant tout naturellement notre curiosité sur la nature du lieu et la présence de ses personnages.

Une idée originale de saint François d’Assise

La première « reconstitution » de la nuit de Noël remonterait au VIe siècle : dans l’église Sainte-Marie de Rome, était célébrée une messe mettant en scène des statues de la Vierge Marie, de Joseph, d’un âne et d’un bœuf.

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Simple imitation ou libre inspiration ? En 1223, à Greccio en Italie, pour la messe de Noël, François d’Assise installa une « crèche vivante » dans une grotte qui tenait lieu d’ermitage aux frères mineurs. Les gens du village se partageaient les rôles de Joseph, de Marie, des bergers, ajoutant âne et bœuf en figurants de chair. Selon le témoignage de Thomas de Celano, son biographe, François se prosterna devant la crèche et prit un enfant dans ses bras. En Italie comme en Provence, les frères franciscains reproduiront un peu partout ce « génial coup de com’ », propice à conjuguer évangélisation et piété populaire.

Avec le même souci de mise en scène, vont alors se répandre l’installation de crèches en modèles réduits. La première, commandée par le pape Onofrio IV, remonterait à 1283. Dans le mouvement de la Contre-Réforme, les Jésuites installent un prototype de crèche en modèle réduit à Prague en 1582, et multiplient ce modèle dans toute l’Europe, à raison du vif succès que recueille la messe de Noël.

L’apparition des crèches dans les familles s’avère plus tardive, à partir du XVIIe siècle, avec Naples pour berceau : la haute bourgeoisie adopte le style baroque, richement orné,  dans le façonnage des personnages de la crèche.

En France, la coutume d’une « crèche à la maison » s’installe lentement au cours de la Révolution, depuis que sont proscrites toutes représentations publiques. Dès la fin du XIXe siècle, elle prolifère plus vite encore en Provence avec les fabrications artisanales de santons — santouns, en provençal = petits saints —, sculptés dans l'argile, librement inspirés d’une pastorale provençale associant les figures du terroir et les métiers du village.

Une crèche située « quelque part »

Selon l'évangile de Luc, (Lc, 2, 8-20), Marie a déposé l'enfant Jésus dans la mangeoire d'une étable. Solution de fortune face à l’inhospitalité des villageois de Bethléem ? Rien n’est moins sûr. Jésus serait né dans une étable parce qu’il n’y avait plus de place dans la « salle commune » réservée aux hôtes. Le mot latin de la Vulgate, præsepium, désignerait plutôt une étable à l’étage inférieur d’une maison typique de Palestine : une sorte de patio dans une cour fermée en plein air, là où les familles parquent d’ordinaire leurs animaux. Un lieu sans doute plus commode pour accoucher, permettant de trouver chaleur et discrétion, loin de la promiscuité des relais de caravanserail. Joseph et Marie auraient donc été accueillis par un proche ou une personne charitable. Cette péripétie n’enlève rien à la rusticité du lieu puisque le divin enfant fut déposé dans une mangeoire, — cripa en latin —, d’où procède le mot « crèche ».

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L’hypothèse de la naissance dans une grotte, popularisé dès le IIe siècle par le Protévangile de Jacques, évoque probablement ces maisons édifiées à flanc de collines, près desquelles une grotte servait d’étable.

Au VIIIe siècle, une autre version fait œuvre consensuelle. Dans l’évangile du Pseudo-Matthieu, grotte et étable sont associées à la Nativité. Sur l’ordre pressant d’un ange, Marie entre dans une grotte éclairée d’une lumière miraculeuse. Elle s’y repose et y accouche. Ce n’est que deux jours plus tard qu’elle prend refuge dans une étable, et dépose Jésus dans une mangeoire, sous les regards sans doute ahuris du bœuf et de l’âne, deux animaux que le prophète Isaïe évoquait déjà dans son Réquisitoire contre Juda  : « Le bœuf connaît son possesseur et l’âne la crèche de son maître. » (Is 1, 3)

Une crèche animée de personnages

Saint Luc est précis dans la description des personnages : l’enfant Jésus, Marie, Joseph, des bergers avec leurs moutons.  L’évangile apocryphe du Pseudo Matthieu (VIe ou VIIe siècle), y ajoute l'âne et le bœuf, tous les deux introuvables dans les évangiles. Selon la Légende dorée, rédigée en 1261 par le dominicain Jacques de Voragine, archevêque de Gênes, le bœuf serait l’unique tête de bétail qui suivait Joseph pour être vendu. L’âne, lui, servait de monture à Marie enceinte.

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Que Jésus soit né dans une domus selon Matthieu ou dans un præsepium selon Luc, l’imaginaire de la crèche insiste sur le dépouillement extrême de la naissance du Christ. Il offre surtout un cadre métaphorique et fort émouvant au plus célèbre accouchement du monde, celui qui allait changer le destin de l’humanité… Une raison suffisante pour porter nos plus belles prières devant la crèche de Noël.

JG

§§§

 

Vienne la rosée sur la terre !

Vienne la rosée sur la terre, 
Naisse l'espérance en nos cœurs ; 
Brille dans la nuit la lumière, 
Bientôt va germer le Sauveur. 
Au désert un cri s'élève, 
Préparez les voies du Seigneur. 

Berger d'Israël, tends l'oreille, 
Descends vite à notre secours ; 
Et nos yeux verront tes merveilles, 
Nos voix chanteront ton amour. 
Fille de Sion, tressaille ; 
Le Seigneur déjà vient vers toi. 

Réveille, Ô Seigneur ta vaillance, 
Etablis ton règne de paix ; 
Que les peuples voient ta puissance, 
Acclament ton nom à jamais. 
L'univers attend ta gloire, 
Et nous préparons ton retour.

§§§ 

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