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25 août 2016

Parenthèse poétique (03)

Angelus-Millet

Les anciens manuels de catéchisme accordent une place assez marginale à l’Angelus alors que cette prière rythmait jadis, trois fois par jour, la vie de nos villages.

Célébrant tout à la fois l’Annonciation faite à Marie, l’incarnation du Fils de Dieu dans le sein d’une jeune vierge sur la terre d’Israël, l’intervention de l’Esprit saint par lequel le Verbe devient chair, elle imprègne les grands mystères chrétiens d’une piété populaire qui s’enracinera longtemps au fil des siècles.

En 1476, le pape Sixte IV ritualise sa pratique, à l’appui de trois Ave Maria, à des horaires variables selon les régions et le calendrier agraire, — bien souvent 6 heures, midi et 18 heures —. Avant cette consécration, l’histoire de l’Angelus se perd en conjectures, même si la première croisade prêchée par Urbain II semble déterminante dans l’adhésion que cette prière reçut aussitôt. Selon la tradition, c’est à saint François que l’on prête d’en avoir eu l’idée en tout premier, inspiré qu’il fut, lors de son voyage en Orient, par les appels cadencés à la prière du haut des minarets.

Dans ce qu’il reste aujourd’hui de notre culture religieuse quelque peu délabrée, l’Angélus est aujourd’hui indissociable de l’œuvre éponyme de Jean-François Millet.

Il suffit de lire le poème de Jules Lemaître pour que ce tableau s’anime, soudain, au soleil couchant, dans le silence du recueillement. La cloche sonne, une petite brise se lève, les visages s’inclinent, le temps de trouver les mots pour rendre grâce à la Vierge Marie. Dans la sueur et les courbatures, l’Ave Maria ravive l’âme et célèbre la communion intime du labeur et de l’oraison. Impossible dès lors de prier Marie sans méditer la ferveur de l’Angelus, portée par le soulagement délicieux du travail accompli. Juste ce qu’il faut pour se donner, dès le lendemain, autant de cœur à l’ouvrage !

JG

§§§

L’Angelus

 

C’est la fin d’un beau jour de l’arrière-saison ;

Le soleil, descendu de nuage en nuage,

Dore plus faiblement le riant paysage

Et de ses derniers feux empourpre l’horizon.

 

Occupés dans un champ, une fille, un garçon,

À l’appel du lieu saint, ont cessé leur ouvrage ;

C’est l’Angelus qui tinte au clocher du village.

Et la cloche et leurs cœurs vibrent à l’unisson.

 

Elle, joignant les mains, pieusement s’incline,

Lui, d’un large béret, qu’il tient sur sa poitrine,

A découvert son front par le hâle bruni ;

 

Et la brise du soir, passant sur la prairie,

S’élève et va porter à la Vierge Marie

Des humbles travailleurs le cantique béni.

 

Jules LEMAÎTRE

Jules-Lemaitre

À propos de l’auteur, Cf. lien vers le site Académie française

http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/jules-lemaitre

Angelus-01

Angelus-02 

Source : Catéchisme à l’usage des diocèses de France (Marseille, éditions Publiroc, illust. Jules BRETON, s.d.) 

Annonciation-06

Source : Catéchisme à l’usage des diocèses de France (Marseille, éditions Publiroc, illust. Jules BRETON, s.d.) 

ANGELUS en latin chanté

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