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5 juillet 2016

Parenthèse poétique (01)

Ange-B

Sensible au rythme des saisons, autant qu’à celui de la liturgie, notre site CATÉCHÈSE prend ses quartiers d’été, lui aussi.

Pour autant, la Foi ne saurait être en vacances, au risque de sombrer dans la vacuité. Pour conjurer cet écueil, ces deux prochains mois seront ponctués de poésies, extraites du patrimoine scolaire de jadis.

Oubliées ou méconnues, elles puisent leur sève dans les Saintes Écritures. Certaines sont un peu surannées, d’autres un rien apprêtées. Mais chacune participe à éveiller l’âme des enfants, en leur apprenant à discerner le beau, le bien, le vrai. Comme la meilleure façon d’éclairer le chemin de leur vie spirituelle…

JG

 Une légende biblique

En ces temps-là, Jésus, seul avec Pierre, errait

Sur la rive du lac, près de Génésareth,

À l’heure où le brûlant soleil de midi plane,

Quand ils virent, devant une pauvre cabane,

La veuve d’un pêcheur, en longs voiles de deuil,

Qui s’était tristement assise sur le seuil,

Retenant dans ses yeux la larme qui les mouille,

Pour bercer son enfant et filer sa quenouille.

Non loin d’elle, cachés par des figuiers touffus,

Le Maître et son ami voyaient sans être vus.

 

Soudain un de ces vieux, dont le tombeau s’apprête,

Un mendiant, portant un vase sur sa tête,

Vint à passer, et dit à celle qui filait :

« Femme, je dois porter ce vase plein de lait

Chez un homme logé dans le prochain village.

Mais, tu le vois, je suis faible et brisé par l’âge.

Les maisons sont encore à plus de mille pas,

Et je sens bien que seul, je n’accomplirai pas

Ce travail, que l’on doit me payer une obole. »

La femme se leva sans dire une parole,

Laissa, sans hésiter sa quenouille de lin

Er le berceau d’osier où pleurait l’orphelin,

Prit le vase, et s’en fut avec le misérable.

 

Et Pierre dit : « Il faut se montrer secourable,

Maître ! Mais cette femme a bien peu de raison

D’abandonner ainsi son fils et sa maison

Pour le premier venu qui s’en va sur la route.

À ce vieux mendiant, non loin d’ici, sans doute,

Quelque passant eût pris son vase, et l’eût porté. »

Mais Jésus répondit à Pierre : « En vérité,

Quand un pauvre a pitié d’un plus pauvre, mon Père

Veille sur sa demeure et veut qu’elle prospère.

Cette femme a bien fait de partir sans surseoir. »

Quand il eut dit ces mots, le Seigneur vint s’asseoir

Sur le vieux banc de bois, devant la pauvre hutte,

Il fila la quenouille et berça le petit ;

Puis, se levant, il fit signe à Pierre et partit.

Et quand elle revint à son logis, la veuve,

À qui de sa bonté Dieu donna cette preuve,

Trouva, — sans deviner jamais par quel ami —

Sa quenouille filée et son fils endormi.

 

FC

Source : François COPPÉE — Récits épiques (Paris, Lemerre éditeur, 1878)

À propos de l’auteur, Cf. lien vers le site Académie française

http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/francois-coppee

  

Poeme-Bible-B

Source : Une Réunion de Professeurs — Choix de Lectures expliquées - cours moyen et certificat d'études primaires élémentaires (Paris, Librairie Générale de l'Enseignement Libre, 1949)

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